Nos cimetières : ces lieux de mémoire
Les cimetières sont des espaces de recueillement et de mémoire dont la gestion incombe aux villes et communes. Ce sont des espaces publics à part, chargés d’une symbolique forte où l’on peut notamment trouver des tombes d’anciens combattants, de résistants, de victimes de guerre, mais aussi divers monuments commémoratifs.
En principe, dans chacun de nos cimetières une pelouse d’honneur est réservée aux anciens combattants, parfois aussi aux résistants et autres victimes de la guerre. Cet espace tranche généralement avec le reste du cimetière par l’agencement et l’uniformité de ses tombes. Leur entretien incombe d’ailleurs aux autorités locales plutôt qu’aux familles et la législation prévoit leur maintien à perpétuité, en souvenir de leur sacrifice pour la Patrie.
Beaucoup de soldats morts au combat ont été enterrés dans des cimetières militaires, non loin de l’endroit où ils étaient tombés. Après la guerre toutefois, le Gouvernement belge autorisa le rapatriement des corps des soldats dans leurs villes et villages d’origine. Ils rejoignirent alors les pelouses d’honneur, si elles existaient, sinon ils furent inhumés dans des tombes particulières ou des caveaux de famille, disséminés dans le cimetière. Ce n’est généralement qu’après un certain délais – après que les Associations d’Anciens Combattants ne se soient organisées ? – que des espaces furent réservés pour les anciens combattants, mort parfois des années après les conflits.
Les tombes rassemblées sur ces pelouses d’honneur sont généralement toutes identiques, souvent d’apparence fort simple, en relation avec les moyens financiers des communes chargées de les offrir à leurs anciens combattants. Elles se limitent souvent à une simple stèle ; plus rarement elles comprennent une pierre tombale.
A Tubize les stèles en pierre bleue sont carrées, surmontée d’une croix en partie imbriquée dans la stèle. L’inscription donne l’identité du défunt, le lieu et la date de son décès, le lieu et la date de sa mort, et dans certains cas l’indication « Mort pour la Patrie ». Elles sont réservées aux victimes de la guerre 1940-1945.
A Oisquercq, les stèles en pierre bleue, sur un socle bas, sont rectangulaires aux coins supérieurs cassés. Dans la partie supérieure de la pierre est incrusté un médaillon circulaire avec émaux aux couleurs du drapeau belge. Sous ce médaillon figure une inscription qui, à quelques exceptions près, ne porte que l’identité du défunt, les millésimes de naissance et de décès et l’indication « COMBATTANT 1914-1918 » ou « COMBATTANT 1940-1945 », parfois « DÉPORTÉ 1914-1918 » ou « PRISONNIER 1940-1945 ».
A Clabecq, les stèles en pierre bleue sont rectangulaires surmontées d’un demi-cercle au diamètre plus étroit que le reste de la pierre. On y trouve le nom du défunt, le lieu et la date de naissance et de décès et une indication comme le grade et le régiment ou « PRISONNIER POLITIQUE » dans le cas de Goerges Roosens. Les tombes des soldats anglais sont de forme identiques avec les inscriptions du grade et nom, du matricule, de l’unité, la mention « GLORIOUSLY KILLEND IN CLABECQ THE 4-9-1944 ».
A Saintes, dans la pelouse d’honneur 1914-1918, il s’agit de pierres tombales en pierre bleue, à la tête desquelles est posée une petit stèle de forme circulaire sur une petite base avec une photographie sur émail en son centre. Les inscriptions ici varient d’une pierre à l’autre. En revanche, il n’y a aucune uniformité des tombes dans la pelouse d’honneur 1940-1945.
Le traitement réservé aux anciens combattants, résistants, déportés, prisonniers, ou autres victimes de la guerre a été différent d’une localité à l’autre, voire même d’un conflit à l’autre dans un même cimetière.