Monument aux Anglais

Le long du canal Charleroi – Bruxelles se dresse un monument à la mémoire de trois soldats anglais tués près de là, le 4 septembre 1944, jour de la Libération de Clabecq.

Il fut inauguré en grande pompe en juillet 1946, à l’initiative des résistants du Groupe NOLA que ces soldats venaient secourir. Il se trouvait initialement au bord du Canal, là où le véhicule militaire anglais était tombé dans l’eau. Lors de l’agrandissement de ce Canal en 1960, il fallut déplacer ce monument. On l’installa un peu plus haut, au bord de la Route Provinciale, à l’angle d’une petite ruelle qui descend depuis la rue du Château. La construction à cet endroit du C.E.F.A. (Centre d’Education et de Formation en Alternance) de Tubize, nécessita un second déplacement du monument en 2015. Il retrouva à cette occasion le bord du Canal.

Les événements

Les versions des événements de ce 4 septembre 1944 diffèrent parfois quelque peu d’un témoignage à l’autre, et il est bien difficile aujourd’hui de faire la part des choses. Il existe plusieurs récits laissés des années plus tard par des témoins de l’époque ou par des personnes qui en avaient entendu parler. Mais quelle valeur leur accorder et, finalement, lequel d’entre eux retenir ?

Au tout début des années 2000, un Tubizien passionné par la Seconde Guerre Mondiale entreprit des démarches pour retrouver les familles des Anglais tués à Clabecq. Cette initiative fut couronnée d’un certain succès d’ailleurs. C’est ainsi que Mrs Julie E. Olden, la nièce du sapeur Brinley Lovell a aimablement transmis la copie d’une série de documents qu’elle avait retrouvé dans la famille. De même, des parents du chauffeur Reginald Connick, Mrs Carole Sansum et sa famille, ont aussi transmis des documents intéressants. On y trouve les témoignages les plus anciens et les plus directs sur ce qui s’était passé, notamment les notifications officielles par l’Armée Britannique de la mort en service du sapeur Thomas Brinley Lovell (14/09/1944) ; la notification officielle de sa sépulture militaire à Clabecq (26/09/1946) ; une lettre de Mr Jules Guillitte adressée aux parents de T.B. Lovell leur donnant des indications sur l’endroit où se trouvait enterré leur fils (probablement de 1945, car la guerre n’était alors pas encore finie) ; une lettre presque identique adressée aux parents de R. Connick ; une lettre de Hugh Hamilton, le seul survivant du véhicule anglais, où il explique ce qui s’est passé (10/09/1944) ; une lettre adressée par l’officier commandant de la compagnie où servait T.B. Lovell où il donne des explications sur les circonstances du décès de leur fils (12/09/1944) ; une relation en anglais de l’inauguration du monument avec des parties du discours prononcé (sans doute le 28 juillet 1946) ; une copie de ce qui est peut-être un article de journal de Woolwich d’où provenait le sapeur Gulland et relatant les événements et l’inauguration du monument (probablement de 1947). A ces documents s’ajoutaient une série de photographies transmises à la famille Lovell par l’infirmière Marie Valentyn, de Clabecq. Ces photographies, dont nous ne possédons malheureusement qu’une très mauvaise photocopie, sont pourtant d’un intérêt capital. Il s’agit de photographie du véhicule traversant Tubize avant l’escarmouche, de l’endroit où il bascula dans le canal, et des funérailles des victimes, ainsi que de l’inauguration du monument en 1946.

Si l’on se base sur les récits de l’officier Hugh Hamilton et de l’officier commandant de la 11e Field Company des Royal Engineers de la British Liberation Army, le 4 septembre, le véhicule radio anglais tomba nez à nez près du pont de Clabecq avec une colonne de véhicules allemands en retraite. Dans l’escarmouche qui suivit, en manoeuvrant pour faire demi-tour, le véhicule anglais est tombé à la renverse dans le canal et à coulé. Ce fut un véritable coup de malchance car dans le feu de l’action personne ne savait où se trouvaient les poches allemandes en retraite. L’information est pour le moins succincte et bien dans la tradition des communiqués de l’Armée.

Dans l’article de journal en l’honneur de Owen Alexander Gulland, probablement publié en 1947 à Woolwich, des détails supplémentaires sur les événements du 4 septembre 1944 sont donnés. Il indique que l’histoire dramatique des derniers instants de ces trois soldats qui furent fêtés par les citoyens [de Tubize] lorsqu’ils entrèrent avec leur véhicule blindé dans la ville quelques minutes avant d’être mitraillés dans le canal où leur véhicule avait été poussé par un blindé allemand Tiger, avait été racontée aux parents du sapeur Gulland lors de leur récente visite à Clabecq.

Ce véhicule était l’un des trois détachés d’une colonne qui passait par là pour venir en aide à un groupe de résistants et de membres du Groupe Nola opposés aux forces allemandes dans la région de Clabecq. Lorsqu’ils arrivèrent sur les lieux, le combat était terminé.

Sur certaines photographies prises alors on pouvait voir le blindé léger anglais accueilli avec enthousiasme par les citoyens. Mr Gulland reconnut son fils sur l’une de ces photos. Il était occupé de parler avec un Belge assis avec lui sur son véhicule. Il était souriant et avait une pomme dans la main. C’était, précise l’article, quelques minutes à peine avant qu’une colonne de char Tigres n’entre dans la ville. Le char de tête poussa le véhicule anglais dans le canal et le mitrailla.

D’après les témoignages de Marcel Vanpee et de Mr et Mme Demoortel, publiés dans un recueil de la Tour d’Hobruges par Christian De Brabanter, à la Libération, le charroi anglais se dirigeait vers Bruxelles par la chaussée d’Enghien. Des résistants, en difficulté à Ittre, demandèrent aux troupes de passage de l’aide. Un véhicule occupé par un officier et trois soldats se détacha du convoi, descendit la chaussée d’Hondzocht et arriva à Tubize.

Le véhicule s’arrêta rue de Bruxelles pour demander la direction à suivre. Il s’adressa à Georges Vossen qui se trouvait juste devant son domicile. Celui-ci aurait déconseiller aux Anglais d’aller en direction de Clabecq, car des blindés allemands se trouvaient encore dans le secteur. Mais les Anglais se remirent en route, tournèrent à la Grand Place de Tubize pour s’engager dans la rue de la Déportation vers Clabecq après avoir passé le passage à Niveau.

C’est, disaient-ils, à leur retour d’Ittre, un peu avant le pont du canal qu’un Panzer allemand venant de Tubize se trouva nez-à-nez avec eux.

Ce char, en franchissant le pont, avait déjà tiré sur la façade de la maison de Marie Debont, qui avait eu le malheur d’arborer un peu trop rapidement le drapeau tricolore à sa fenêtre, éventrant sa demeure. Le véhicule anglais ne pouvant résister au char allemand fut précipité dans le canal où ses occupant tentèrent de fuir à la nage. Les trois soldats furent abattus par les allemands. Le quatrième, l’officier, parvint à leur échapper.

Ce n’est qu’en soirée que Lucie Wautrequin, qui voulait couper de l’herbe pour ses lapins le long du canal, découvrit avec stupeur l’officier anglais caché dans les hautes herbes et immobile. Elle fut rejointe par Omer Cuvelier, contre-maître aux Forges de Clabecq, qui revenait précisément de son travail à ce moment là. Omer et Lucie aidèrent le pauvre anglais à se sortir de là et remontant la « ruelle du marchaud » le conduisirent au 40 de la rue du Château, chez les Cuvelier. L’officier put alors se changer et se restaurer et surtout … se remettre de ses émotions. Prévenu, le bourgmestre Demoortel arriva sur place et, après concertation, décision fut prise de faire passer la nuit sur place à l’officier et de contacter la résistance le lendemain pour qu’elle le prenne en charge.

Lt. H.H. HAMILTON R.E. 
11th Field Company R.E. 
B.L.A.

10 sep 44

Dear Mrs Lovell

I am wrinting to inform you of the un fortunate circonstances wich resulted in the death of your son in action. He was the wireless operator in my platoon, and was with me in the wireless truck when I was doing a road reconnaissance.

On the way we met a column of fleeing enemy vehicles wich opened a heavy fire on us and the truck in reversing overturned down a so enthing into a canal where it sank upside down.

Your son was sitting in the back of the truck with his wireless set and did not have a chance of escaping drowning as the truck was upside down. His body has been recovered by the civilians and was hiel out in a room full of flowers and has been buried by their in their familly vault. I cannot give you the address of the familly for security reasons but will do so at the first opportunity.

Please accept my sincere sympathies with you in your great bereavement, it is a lost wich is shared by all of us.

I am yours sincerely,

Hugh Hamilton.

11 Field Coy RE / B[ritish] L[iberation] A[rmy]

12/9/44

Daer Mrs Lovell

You will by now have heard that your son has been lost in action. I am writing you to tell you what we thought of him and how much is a lost he is to the Compagny. He was as you know employed as a wireless operator and was our best. A few days ago (4th sept. to be exact) your son was out with his officer in the wireless truck and they met some escaping german cars head on on a bridge. In the scrap that followed our car fell into the canal. This was a pure bit of bad luck and was a resuet of the extremly fluid state of affairs at that time and no one knowing where the escaping pochets of Germans were.

I hope it is of some small consolation to you to know that the burial was carried out by the local inhabitants in a style wich truly showed their gratitude to us. I am not allowed to tell you exactly where this occured but have the name and address of the people who did il all and will let you know later. At the moment your son has been buried in these people family vault. Il would like to know if you wish him to remain there or subsquently to be removed to a military cemetery. Personally I shoned be happy he let him rest where he is particulary as the gratitude sympathy and kindness of the people concerned had to be seen to be believed.

I can only closely … you my deepead sympathy ant that of the whole Company in this lost. Your son will not be forgotten by us.

Your sincerly …

Des funérailles grandioses

Les dépouilles mortelles de ces soldats, une fois récupérés dans le canal, ont été prises en charge par la famille Guillitte de Clabecq. Il existe des photos de deux de ces braves sur leur lit de mort. Il s’agit sans doute de Reginald Connick et de Thomas Brinley Lovell.

Contact fut pris dès 1944 avec les familles des victimes comme le montre la lettre qui suit. L’original de cette lettre n’a peut-être pas été conservé. Elle avait été écrite en français et envoyée en Angleterre. Elle dut être traduite en anglais et c’est cette traduction anglaise qui a été conservée et que la famille de Brinley Lovell a transmise en 2002 à Tubize. Elle fut alors retraduite en français. En voici le texte :

Monsieur, Madame,

J’ai bien reçu votre lettre envoyée en décembre 1944. Excusez-moi de répondre en français, mais je ne connais malheureusement pas assez la langue anglaise. J’espère que vous pourrez faire traduire ma lettre. Je suis heureux que les officiers du régiment dans lequel servait votre fils, de même que Mr et Mme Lovell, vous aient communiqué mon adresse.

Vous nous remerciez pour ce que mon épouse et moi même avons fait pour votre fils, mort tragiquement en face de notre maison le 3 septembre 1944 [en réalité le 4 et non le 3], le jour de notre libération. Croyez bien, chers Mr et Mme Connick, que nous n’avons fait que notre devoir envers ces braves soldats. Nous les avons traités comme s’ils étaient des membres de notre propre famille, et votre fils et ses compagnons reposent désormais dans notre caveau familial. Ils ont été inhumés dans des cercueils de chêne, doublés de zinc, et portant une plaque d’identification en argent. Une émouvante cérémonie a été organisée le jour des funérailles, et nous espérons que les photos qui ont été prises à cette occasion constitueront pour vous un précieux souvenir. C’est mon épouse en personne qui a préparé les corps. Ils ont été recouverts de fleurs et de drapeaux durant quatre jours, pendant lesquels la population a tenu à venir leur rendre hommage.

Sachez que nous vous recevrons très chaleureusement quand, après la guerre, vous déciderez de venir en Belgique. Nous pensons beaucoup à vous, parents, et nous espérons vraiment que ce que nous avons fait pour votre fils aura pu vous consoler quelque peu.

Veuillez croire, chers Mr et Mme Connick, en notre très sincère et dévouée affection.

Les funérailles de ces soldats anglais se sont déroulées le 7 septembre 1944.

Le monument aux anglais, installé le long du canal là où le véhicule avait basculé dans l’eau, fut inauguré le 28 juillet 1946 en présence d’une foule considérable. C’est au Groupe Nola, des résistants de la région, que l’on doit cette initiative. Elle est relatée dans le texte suivant en anglais (en respectant l’orthographe du document) :

The Nola Group remembers,

Last sunday a very beautiful ans patriotic manifestation took place at Clabecq at he iniciation of the « Nola » group.

All the patriotic delegations of the neighbouring towns, school children, dans authorities filed to the Provinciale road where a commerative stand has been erected.

Mr Gerard leader of the group « Nola » took the speech as follows.

Sir représentatives of his Excellency Ambassador of Great Britain, Sir representatives of the Minister of War, the representatives of the resistance group, representatives of the Deptpartment of the Safety of the Contruy, Bourg master, and representatives of the College, Ladies and Gentleman,

As chief of the « Nola » group member of the national administration and the Union of national resistance, I am particulary honoured to preside over the inauguration of this monument fort eternity in souvenir of the magnificent collaboration, we haved through during this war, bitween the regular Allied Armies and the underground armies. If a feu more knights used the resistance for their own vanity, we alle be hear today honouring the memory of those obscure soldiers of the Allied Armies, we wish to show taht we respect the action of each one, even to the smallest and I ask you to convey also a thought of gratitude to all who volentry enter upon a magnificent and perclous mission, have paid with there lives, their love for their country and the liberty of all humanity.

Sir Bourgmaster I know how you and your people have near your hearts the vivid souvenier of the generious action which cost the lives so gloriously on your territory, with the profound kindness and sympathy, wich surrunds their glorious death, the soil in which rest these soldiers of the graet loved nations will be as soft t kind as their home soil.

It is therefore Mr Bourgmaster I am happy to hand you this monument, in the name of the group « Nola ». The Bourgmaster thanked them the procession then went to the cemetery to the Field of Honour where these three brave soldiers are. The local band assisted this beautiful procession of which our civilian population played a large part.

Ce qui doit sans doute être la copie d’un article d’un journal anglais, dont ni le titre ni la date de parution ne sont indiqués, mais qui doit être de la ville de Woolwich puisqu’il y est question du sapeur Gulland et de ses parents, relate les événements du 4 septembre 1944 et l’inauguration du monument en l’honneur des trois soldats anglais mort ce jour là. Comme cette inauguration eut lieu en juillet 1946 et que l’article évoque celle-ci comme s’étant déroulée l’année précédente, l’article doit être de 1947.

« THERE IS SOME CORNER OF A FOREIGN FIELD … »  FOR SAPPER GULLAND AND TWO COMRADES.

In a street named the Route Provinciale in Clabercq, a small Belgian town twelve miles north of Brussels, stands a cenotaph in blue polished marble, erected by the townsfolk to commemorate the death of three soldiers of the British Liberation Army who were killed in action there on september 4, 1944. On of the names inscribed on the cenotaph is that of Sapper O.A. Gulland, aged 24 years, whose parents reside at 39, John Wilson Street, Woolwich.

The dramatic story of the last moment of the three soldiers who were being feted by the townsfolk as they entered the town in an armoured car and a few minutes later were being machine-gunned in a canal into wich their vehicle had been pushed by a German « Tiger » tank, was told to Sapper Gulland’s father and mother when they visited Clabecq recently.

THE ACTION

The car was one of three detached from a passing column to assist a formation of Resistance men and members of the « Nola » group opposing German forces in the Clabecq area. When they arrived the fight was over and the B.L.A. me[?] were greeted as the advance guard of the Liberators.

Mr. Gulland showed a « K.I. » reporter photographs of the armoured cars entering the town and being given an enthusiastic welcome by the citizens, who showered them with fruit and wine. One of them shows his son talking with a Belgian seated with him on his car. He was smiling and had en apple in his hand.

A few minutes later a formation of « Tiger » tanks entered the town. The leading tank pushed Sapper Gulland’s car into the canal and michine-gunned.

Three thousand people attended the combined military an civic funeral of the three men wich was marked by a procession of children an Resistance men. They were buried in the family section of leading business house on the town in what is now named « The Field of Honour ». Mr and Mrs Gulland were guests of the family Jules Guillite on their recent visit.

Two Belgian generals and a British Lieut. Col. aslo attended the funeral. Their separate graves are visited weekly by children who lay fresh flowers on them and there is an annual commemoration service at the local church. No citizen of Clabecq passes the cenotaph wich is inscribed with de « Nola » emblem, without saluting it.

A TRIBUTE

This is what M. Gerard, leader of the « Nola » group said when the cenotaph was unveiled in September, last year, in the presence of representatives of the British Embassy, the Belgian Ministry of War, schoolchildren, touwsfolk and delegations from the neighbouring contryside :

« This monument is for eternity a souvenir ot the magnificient collaboration of the regular Allied Armies and the Underground Armies throughout the war. We express our infinite homage to these British soldiers who gave so generously their young lives, full of promise, for their country and our common ideal ».

CHERISHED MEMORY

Honouring the memory of these hitherto little-know soldiers, we wish to show that the we respect the action of each one. I know the Bourgomaster and the people of Clabecq cherish close their hearts this vivid souvenir of the generous action which these leves so gloriously given.

With the profound kindness and sympathy which surrounds their death the soil in which these soldiers of a greatloved nation rest will be as soft and king as their home soil ».

Sapper Gulland was educated at Union Street and Burrage Road School, Woolwich, and became a tool maker at Siemens Bros. and Co Ltd., Woolwich. He served with the 8th Army throughout the famous desert push and returned from Italy to take part in D-Day landings. Mr an Mrs Gulland have another son and two daughters.

Writing to Mr. Gulland after he had attended one of the annual commemoration services, Captain Jock Elliott, who happened be passing through Clabec sait :

« The service was in English and in French. The local people laid many flowers on the well-kept graves of the three lads. As a complete stranger I find it difficult to say what I fest at the service but i felt in my duty to let you know that your son’s memory is still alive in the Contient as well as in England ».

Pour compléter l’information, voici une attestation officielle délivrée en 1983 par le bourgmestre honoraire de Clabecq Marcel Vanpée en faveur d’Alexandre Leemans qui donne quelques indications supplémentaires sur le contexte dans lequel les soldats anglais trouvèrent la mort à Clabecq.

Le 04 septembre 1944, dans l’après-midi, le nommé Alexandre Leemans, né à Clabecq le 28 mars 1925, venant de Tubize, en vélo, et en uniforme du groupe NOLA, pour se rendre à Ittre, où il avait combattu le matin, s’est détourné de sa route normale, pour faire évacuer la Grand’Place de Clabecq.

Là, un certain nombre de villageois s’était réunis et avaient déployé plusieurs drapeaux tricolores, espérant l’arrivée des troupes Alliées.

Or, Alexandre Leemans avait reçu une communication téléphonique annonçant l’arrivée de plusieurs chars blindés allemands.

Faisant preuve de bon sens, il s’est dirigé vers le village de Clabecq où, grâce à son intervention auprès du Bourgmestre de l’époque, Monsieur F. Demortel, a réussi à convaincre la population de se retirer et d’enlever les drapeaux. Une seule personne cependant, ayant son habitation au-delà du pont surplombant l’ancien canal, n’avait pas enlevé son drapeau belge.

Les Allemands firent feu sur cette maison,au moyen de l’artillerie montée sur les tanks, enlevant ainsi une bonne partie de la façade.

Toute considération prise, il est certain que sans l’intervention rapide de Alexandre Leemans, la population de Clabecq aurait été vouée à un massacre certain.

Il est également évident, qu’il s’agissait là d’un acte de courage, sinon de bravoure, de sa part, car il a ensuit pris une route parallèle à celle qu’il venait de quitter, pour rejoindre celle-ci un peu plus loin, au risque de se faire rattraper par les tanks allemands.

Tout au long de son parcours, il a continué d’aviser bon nombre de personnes du danger qu’elles encouraient, si elles ne se mettaient pas à l’abri.

La troupe allemande, tout au long de son parcours, faisait feu sur tout ce qui bougeait, firent plusieurs victimes et notamment trois militaires Anglais revenant d’Ittre, en véhicule.

La fatalité voulut que ces militaires n’aient pas été avisé du danger par Alexandre Leemans, du fait de son détour par le village de Clabecq.

Peu de temps après, entendant les tanks allemands se rapprocher, ils s’est vu obligé de se mettre lui-même à l’abri.

Il venait, malgré son jeune âge (19 ans), d’accomplir une mission digne d’un valeureux patriote.

De plus, outre ses activités pour la résistance, et particulièrement pour le groupe NOLA, il fut la seule personne des environs de Clabecq qui ait pu fournir, par de subtils moyens détournés, fausses cartes d’identité et cartes de travail, à des réfractaires et autres personnes recherchées par l’ennemi.

Là encore, par sa diligence, il a sauvé plusieurs personnes de la déportation en Allemagne.

Ce certificat lui est délivré en hommage à son dévouement pour les habitants de Clabecq et environs, lui rendant ainsi les honneurs qu’il mérite.

Fait en double exemplaire à Clabecq le 14 mai 1983.

Signé : M. Vanpee, Bourgmestre honoraire de Clabecq.

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